Non vraiment, vous ne connaissez pas One Piece ? Allez, un petit topo pour les moldus.
C’est quoi One Piece ?
One Piece est un manga créé par Eiichirō Oda depuis 1997 (2000 en France). Le tome 100 est paru en 2021, faisant entrer la saga dans un tout petit club (c’est le quatrième manga en france à dépasser la centaine de volumes). Énorme succès commercial, la série est devenue la BD plus vendue au monde (500 millions de tomes vendus en 2024). Elle n’est pas terminée au moment où j’écris ces lignes. Bref, un mammouth.
Ça raconte quoi ?
One Piece raconte les aventures fantastiques de Luffy, jeune garçon qui quitte son village avec un rêve : devenir le seigneur des pirates et pour cela trouver le One Piece, le plus grand trésor de tous les temps. Luffy va donc devoir se constituer un équipage et affronter toutes sortes de menaces, la plupart venant d’autres pirates ou de la marine.
Et… c’est bien ?
Vaste question. En gros, oui, c’est bien. C’est subjectif, mais un tel succès venant d’un auteur jusque là peu connu ne peut qu’être basé sur une certaine qualité. On peut débattre des qualités et des défauts de la série. En voici quelques uns.
Un univers foisonnant
One Piece se déroule dans un monde immense. Composé de nombreuses mers et île, il héberge un âge d’or de la piraterie et est organisé par le gouvernement mondial et la marine. Les lieux se comptent par dizaines, les personnages par centaines. Diverses organisations structurent tout ça en un ensemble cohérent. Bref, Luffy évolue dans un monde riche dans lequel les amitiés et les rivalités refont surfaces en permanence.
De la suite dans les idées
Au bout d’une centaine de tomes, Luffy court toujours après le même rêve. Au fil d’un millier de chapitres, il affronte toutes les menaces, se forge une réputation et progresse pas à pas pour jouer dans la cour des grands. A l’heure où j’écris ces lignes, on le sent, la fin est proche. Luffy n’a plus grand chose à voir avec le jeune villageois quittant son village. Il avait une ambition énorme, il s’est donné les moyens, et One Piece nous raconte sa longue histoire.
Un scénario riche qui se renouvelle
Malgré la simplicité de son propos, One Piece fait de nombreuses propositions scénaristiques. L’ambiance du manga change brusquement à mesure que Luffy explore les différentes îles de l’océan. Chacune est un mini monde régit par ses propres règles et propose quelque chose de différent. Chasse au trésor façon les Mystérieuses Cités d’Or, château hanté genre Dracula, Japon médiaval, science-fiction, on voit du pays.
De l’action, du délire
Parfait exemple du manga de baston pour jeune garçon – les incontournables shonens – One Piece exploite la sainte triade « amitié, courage, persévérance ». On retrouve ce rythme frénétique qui a fait le succès de Dragon ball, dans lequel ça bagarre sévère, il se passe des milliers de choses très graves mais où tout le monde fini autour d’un banquet à boire et à rire. C’est une formule qui a fait ses preuves.
Wow, c’est génial alors ?
Chipotons un peu. Parce qu’il y a quand mêmes quelques points qui me dérangent, qui pour certains sont un contrecoup des qualités du manga.
Des longueurs
Oui, des longueurs. Moins parce que le manga dépasse les cent tomes que parce que certains arcs sont à mon goût trop longs. Trop de personnages, trop d’action, des combats interminables. Je suis parfois soulagé quand ça se termine. Ouf, enfin on passe à autre chose. C’est regrettable, même si encore une fois ce n’est que mon humble opinion.
L’action est parfois fouillis
Pas tout le temps, et plutôt dans la deuxième partie du manga (tomes 60 et +). Attention, le dessin de One Piece est bon, mais quand ça part à la bagarre j’ai parfois du mal à décrypter ce qu’il se passe.
Des personnages parfois stéréotypés
On s’attendrait à plus de nuances pour Luffy et ses compagnons. Mais la plupart ont une psychologie dont la description tient sur un timbre poste. Luffy aime manger. Zoro aime se battre à l’épée. Sanji drague (toutes) les filles. Nami est manipulatrice et vénale.
Certains des personnages principaux, une fois installés dans la série, perdent toute signification. Il faut dire qu’ils sont nombreux, qu’il serait délicat de leur donner un vrai rôle à chacun, mais quand même. Leurs rôles devient parfois si insignifiant qu’on les oublierait. « Tu te souviens de Franky ? Non ? Ben il est là, avec les autres. De temps en temps il sort une punch line ou il bastonne un ennemi. »
Pour les garçons en chaleur
Oui, ça se voit que l’auteur est un homme et qu’il s’adresse à des garçons. Les personnages féminins sont sexualisés. Un des personnages – Sanji – drague vulgairement toutes les filles qu’il croise. Les notes de l’auteur entre les chapitres – qui prennent la forme de courrier des lecteurs – enchaîne les blagues sexistes.
Bref…
One Piece est incontournable. De mon point de vu, ses qualités l’emportent sur ses défauts, et le voyage en vaut la peine. A condition, bien sûr, d’aimer les mangas de baston, les pirates et les séries fleuves.