Sandman, de Neil Gaiman, la meilleure BD de tous les temps ?
L’idée n’est pas absurde. Tapez « Best comic ever » dans un moteur de recherche, Sandman apparaitra parmi les résultats. Le titre est américain, ceci dit. Faite la même recherche dans un contexte français (pour le franco-belge) ou japonais (pour les mangas) et le compromis ne sera pas forcément là. Faut aussi aimer le fantastique, les histoires sombres, horrifiques par moments, bref, on peut ne pas être d’accord.
Ce serait quoi la « meilleure BD » ? Comment on s’y prendrait pour la définir ? La plus vendue ? La plus traduite ? Celle avec les meilleures critiques ? Dès que le subjectif s’en mêle on n’est plus d’accord sur rien. Quoi qu’il en soit Sandman… Bref, juste lisez Sandman, avec un avertissement pour le côté horrifique.
Assez de détours. Sandman nous raconte l’histoire de Rêve, aussi appelé Morphée, le marchand de sable, Dream, il a bien des noms mais il est… attendez un peu… la personnification anthropomorphique du rêve. Ça ne s’invente pas (ou il faut s’appeler Neil Gaiman). Rêve EST le songe, littéralement, et quand vous rêvez vous êtes dans son royaume, que vous soyez un être humain, un animal ou que ne sais-je. Aussi vieux que la vie elle-même, il veille sur le Songe. Parfois, même si rarement, il lui faut intervenir.
Sandman nous plonge dans un univers contemporain (la série a débuté en 1989) où se croisent toutes les mythologies du monde. Personnages réels et fictifs interviennent au fil de l’histoire, une histoire dont le style et le rythme changent radicalement d’un moment à l’autre. C’est un voyage, c’est un conte, c’est une philosophie, c’est un mythe, c’est une religion.
Je ne vous ai pas encore parlé de Stephen King. Mais au fond, qu’y a-t-il a dire sur un auteur qui enchaîne les best sellers depuis 1976 ? Qui pond les romans à succès par dizaines ? Les nouvelles par centaines ? Qui est traduit dans plus de langues que n’en comporte le monde ? Adapté cent fois aux cinéma ?
A tiens voilà, le cinéma. Il y a des adaptations des livres de King de quoi remplir une médiathèque. Et pas toujours pour le meilleur.
« D’après une histoire de Stephen King » fait le point. Chaque roman, chaque nouvelle ayant reçu l’honneur du grand ou du petit écran est ici jeté en pâture à Matthieu Rostac et François Cau qui décortiquent, analysent, pas tendres s’il n’y a pas lieu de l’être. Ce qui est souvent le cas avouons-le. Mieux, les auteurs ne prennent pas plus de gants pour critiquer les romans et nouvelles d’origines, et ça fait du bien.
King ne change pas tout ce qu’il touche en or. Il est souvent trop bavard, ses intrigues s’étirent parfois inutilement, les conclusions de ses histoires ma laissent de temps en temps sur ma faim. Pourtant je ne m’en lasse pas. Je sais qu’avec lui je suis entre de bonnes mains. Ses fictions trépidantes, qu’elles soient horrifiques, fantastiques, fantasy, ou polar, sont toujours passionnantes. Sa plume est incroyable. Il y a cet effet « première page » complètement dingue, qui donne l’impression de se faire harponner en quelques lignes et de ne pouvoir poser le bouquin que 500 pages plus loin.
Finissons ce billet avec un petit conseil de lecture : 22/11/63, sa fiction sur Kennedy. Une tuerie. A lire d’urgence.
J’ai toujours été perplexe face personnages animaux anthropomorphe dans les fictions. Une opinion alimentée par une question simple : pourquoi ? Pourquoi prendre un chat, un chien ou un ours, le rendre bipède, l’habiller comme un humain, le faire parler comme un humain et lui faire vivre des histoires d’humains ? J’avoue m’être fait cette idée à force de lire les mièvres histoires pour tout petits façon Petit Ours Brun, mais je suis curieux.
Peut-être une question d’identité graphique assumée, de paresse du dessinateur (i.e. les histoires de lapins de Lewis Trondheim) ou de mise à distance (i.e. Maus aurait été insupportable autrement). Ou juste l’amour pour les animaux.
D’un autre côté, il y a Anna et Froga. L’oeuvre dudit Lewis Trondheim. Des fois j’adore.
Je pourrai maintenant vous parler de Zootopie, le génial film de Walt Disney qui déconstruit le sujet. Mais j’ai retrouvé la même saveur en plus mature dans Beastars, et c’est mon sujet du jour (notez comme je suis plus bavard que d’habitude).
Je n’aurai jamais lu Beastars si on ne me l’avait pas conseillé. Parce que anthropomorphisme. Mais on me l’a bien vendu, j’ai emprunté le premier tome dans une médiathèque, qui m’a plu au point que j’ai enchaîné presque sans pause avec le reste de la série.
Beastars est un manga seinen en 22 tomes signé Paru Itagaki. Un monde proche du notre, mais où les humains cèdent la place, vous l’avez deviné, à des animaux anthropomorphes. Toutes les espèces sont représentées. Ça commence dans un lycée, avec un meurtre. Celui de Tem, un Alpaga, retrouvé mort et dévoré par un assassin non identifié. Les soupçons se tournent immédiatement vers les carnivores de son club de théâtre.
Le ton est donné : dans l’univers de Beastars les ‘herbis’ côtoient les ‘carnis’. C’est une société apaisée, même les loups et les lions se nourrissent avec des légumes et des céréales. Mais ceux-ci conservent leur instinct de prédateur, ils doivent composer avec leurs envies et frustrations. Il y a des accidents. Les herbis vivent ainsi entourés de prédateurs potentiels. Pourtant herbis et carnis vivent ensembles, partagent les mêmes préoccupations et les mêmes rêves, se lient d’amitié voire tombent amoureux.
Beastars est un manga exceptionnel. Les aventures de Legoshi et de ses amis mettent en permanence le lecteur an appétit, avant de le rassasier avec des rebondissements ou des révélations. Certains éléments narratifs m’ont tenus en halène tout du long.
D’abord, le dessin de Paru Itagaki est une franche réussite. Les personnages sont bien dessinés et immédiatement reconnaissables. En une image on en reconnait une espèce animale, mais aussi un sexe, un âge, une humeur et un état d’esprit général. Chapeau base la mangaka.
Il y a régulièrement un effet que je nommerais « page surprise ». Vous tournez une page, et un élément graphique vous prend au dépourvu. Le dessin occupe toute la page et vous fait dire « wow » par son effet inattendu. Révélations, retournements de situations, introductions de nouveaux personnages, je suis stupéfait et conquis.
Les thèmes abordés sont pertinents. Ces relations entre espèces animales nous renvoient à nos propres préoccupations. Sexisme, racisme, tout est là.
Je passe sur l’essentiel : l’intrigue est passionnante, les personnages sont attachants et bien développés, le rythme est soutenu. C’est un manga qui vous prend aux tripes et ne vous lâche plus.
Pour marquer le coup, j’ajoute un tag « coup de foudre » à ce blog, qui distinguera les oeuvres que je trouve incontournables des plus simples « coups de coeur ». Et je mets à jour mes précédentes chroniques.
Les contes de fées. Que sait-on d’eux exactement ? Walt Disney à pris la place et posé un point de vue, moderne, adapté à son époque. Voyage dans le monde des contes, de leurs origines dans l’antiquité, où la tradition orale était reine, en passant par leurs mises à l’écrit par des auteurs d’époques et de milieux différents. Quelles sont les différences entre ces versions des classiques ? Que racontent-elles sur leurs auteur et leurs époques ? Évidemment, on va parler de messages, d’éducation, de racisme et de sexisme. On va parler pédagogie et divertissement. On va apprendre que les contes sont funs, mais que sortis de leurs contextes ils peuvent être franchement dégueulasses.
C’est l’histoire de la jeune Clara, photographe parisienne, et de ses retrouvailles avec sa soeur Axelle. Axelle, c’est celle qui s’agite dans les squats, qui se bat pour les plus démunis et qui hurle sa rage à la face du monde. Forcément, Clara, elle a du mal à suivre, elle pour qui l’important est la galerie où elle espère exposer un jour. D’un coup, on se dit qu’Axelle tient quelque chose. Que oui, la société est pourrie, qu’il faut tout faire les plus faibles et que les bien-pensants sont les vrais méchants de l’histoire. Que Clara, elle est bien molle face à toute cette noirceur. Pourtant, à mesure que les personnages se développent, on réalise que tout ces laissés pour compte sont, eux aussi, à côté de la plaque. Drogués, défaitistes, à se complaire dans leur misère en crachant sur le monde entier. Flipette & Vénère, c’est l’histoire d’un monde blanc et d’un monde noir qui peinent à se mélanger. Choisir le gris, c’est déjà un compromis. Et ça peut être dur.
Pourquoi y a-t-il autant de portraits de Cléopâtre à poil ? Pourquoi les psychopathes des séries TV sont-ils si séduisants ? Comment expliquer le manque d’empathie de certains policiers ? Pourquoi entend-on soudain parler partout de « dépendance affective » ? Et, est-ce que les femmes se font passer pour plus bêtes qu’elles ne sont ?
… Autant de questions qui empêchent Erell Hannah de dormir la nuit ! Bien décidée à obtenir des réponses, l’autrice farfelue part alors mener l’enquête auprès de scientifiques, de sociologues, et de militantes, et nous partage ses réflexions, plus ou moins sérieuses !
Présentation éditeur
Des romans graphiques féministes, il y en a plein. De nombreuses auteures se sont approprié ce média pour parler de ce sujet qui nous concerne tous (oui oui, à nous aussi les mecs). Dans le genre « Ils abusent graves » m’a bien plu, sans que je sache exactement dire pourquoi. A travers une série d’approches incluant témoignages et références à la culture populaire, Erell Annah déconstruit les idées reçues et propose des pistes de réflexions et d’actions.
J’aime l’ordre. Il y a quelques mois, j’ai initié un « carnet de lectures » dans lequel je garde la trace de ce que je lis, romans et BD. Une date, un titre, un auteur, et un court commentaire. Le cas échéant, un « coeur » si j’ai beaucoup aimé. Ce sont ces « coeurs » que je rapporte sur ce blog (je prévois des exceptions pour plus tard).
Fabocaro est un auteur de BD qui m’a habitué aux « coeurs ». Presque toutes ses oeuvres en ont un. Bref, j’adore Fabcaro, et je crée ce billet pour tout rassembler.
C’est qui ?
C’est lui :
Fabrice Caro, dit Fabacro, est un auteur de BD et de romans qui a fait de l’humour absurde sa marque de fabrique. Il va très loin dans l’absurde. Ça ne plaira pas à tout le monde. Mais vu sa grande popularité, ça plaît visiblement à pas mal de monde. Personnellement, j’ai toujours aimé l’humour absurde.
Liste (non exhaustive) de mes coups de coeurs Fabcaro
Mars ! (En collaboration Avec Fabrice Erre)
Combien faut-il de bras cassés pour faire décoller une fusée ?
Zaï Zaï Zaï Zaï
Au passage à la caisse d’un supermarché, un auteur de bande dessinée réalise qu’il n’a pas sa carte de fidélité. Le vigile intervient à la demande de la caissière mais l’auteur parvient à s’enfuir.
Moon River
Conçu à la façon d’un polar noir, Moon River part d’un fait divers sordide : quelqu’un a dessinée un phallus sur la joue d’une actrice de cinéma.
Plus qu’hier, moins que demain
Une galerie de portrait sur le thème du couple.
Formica
Un repas de famille. Oui, un simple repas de famille !
La formidable épopée de Steve Lumour
Les inénarrables aventures du plus grand humoriste de tous les temps.