D’un côté, il y a les raccourcis scénaristiques.
Les raccourcis scénaristiques, c’est bien. Je n’ai pas besoin qu’on me donne les détails d’un long voyage, si l’action commence à l’arrivée. Une adolescence ne m’intéresse pas, si le sujet porte sur comment un adulte gère ses peurs enfantines. Le raccourci scénaristique peut aussi prendre la forme d’une coïncidence, ou d’une explication scientifique bouche trou. L’enjeu est ici de ne pas disperser l’attention du lecteur dans des narrations sans importance. L’histoire a parfois besoin qu’on passe vite sur certains détails, c’est une question de rythme.
D’un autre côté, il y a les facilités scénaristiques.
D’un premier abord, celles-ci ressemblent à des raccourcis. Un honnête passant sort un pistolet de sa poche et tire dans la foule. Le bonhomme n’a aucun passé criminel, il a juste pété un plomb. D’où sort-il son arme ? Il y a là une histoire à raconter, que je ne peux pas deviner en tant que lecteur. Et c’est important, parce que toute l’histoire va en dépendre. Ça laisse un trou narratif, ou une incohérence, et ça ce n’est pas bien. J’y vois une attitude laxiste de l’auteur, qui ne fait pas le nécessaire pour proposer une histoire complète.
Au chapitre des facilités scénaristiques, citons aussi le classique deus ex machina (résolution arbitraire d’un conflit par l’auteur), ou la ficelle de la prophétie (l’élu de la prophétie est placé sans effort au centre de l’histoire).
La prochaine fois, je vous parlerai du test de Bechdel, et de l’importance de la mixité dans les oeuvres de fiction.