Le contrat dont je parle ici est celui qui lie l’auteur à son lecteur. Car oui, un tel contrat existe.
Diantre, un contrat ? Faut signer où ?
Nulle part, bien sûr. Ledit contrat est invisible et inodore. Je vous explique.
Pour qu’une fiction fonctionne, il faut quelqu’un pour l’écrire, et quelqu’un pour la lire, vous en conviendrez. Il y a donc deux personnes, et une relation entre les deux. Quels sont les termes de cette relation ?
D’un côté, l’auteur s’engage à rendre son œuvre crédible.
De l’autre, le lecteur s’engage à y croire.
L’auteur essai donc de mettre en scène un univers cohérent, des personnages crédibles, une histoire logique. Peu importe qu’on soit dans un créneau réaliste ou imaginaire.
Le lecteur, de son côté, donne une chance à l’histoire grâce au phénomène de suspension d’incrédulité dont je parlais la dernière fois.
Par exemple, un auteur qui fait se comporter ses personnages de façon non cohérente brise sa part du contrat. Le lecteur y va de son « Quoi ? Mais c’est n’importe quoi ! », et perd confiance en l’histoire. Personnellement, je sais que j’en suis là quand je me mets à regarder mon livre comme un objet, et non plus comme une porte sur un autre monde.
Quand au lecteur, à lui d’aborder l’intrigue avec assez d’ouverture d’esprit pour admettre les approximations de l’auteur, ses raccourcis scénaristiques, ainsi que la part d’imaginaire dans son récit. S’il n’est pas prêt à le faire, peut-être que ce livre n’est pas pour lui.
Je dois vous sembler bien dirigiste. On pourrait croire que la fiction est un espace où tout est possible. C’est vrai. Et pourtant, c’est faux.
La prochaine fois, je vous parlerai de ce « c’est faux ».
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