Si vous allez au cinéma trois fois par semaines et que vous avez connaissez la bio de votre réalisateur tchèque préféré, vous êtes cinéphile.
Si vous avez des cartes de fidélité dans toutes les salles de concert de la ville et que vous mis pour un an de salaire dans une chaine hifi, vous êtes mélomane.
Si vous chinez dans les vides greniers à la recherche de timbres rares, vous êtes philatéliste.
Si vous appartenez à une communauté passionnée par la collecte d’étiquettes de fruits et légumes, vous êtes légufrulabélophile (c’est pas une blague, vérifiez).
Si vous vous enivrez dans les dédales des jeux vidéo, vous êtes un gamer.
Euh…
C’est curieux, quand je pense au mot gamer, j’imagine un geek penché au dessus d’une tour de PC multicolore et qui passe des heures à faire de l’e-sport, du speedrun ou du MMORPG. Comme si gamer impliquait forcément une notion d’extrême, voire de déraisonnable. Pourtant, mon ami Larousse ne dit rien de tel.
Gamer : Personne passionnée de jeux vidéo et y jouant fréquemment.

Rien d’excessif, donc. Et donc, je suis un gamer. Synonymes disponibles : gameur, ou un joueur. C’est mieux ça, allons-y pour joueur.
Reprenons.
Si vous avez vu le dernier Marvel au cinéma, ça ne fait pas de vous un cinéphile. Si vous mettez une playlist en musique de fond dans votre salon, ça ne fait pas de vous un mélomane.
Quand aux jeux vidéos…
Ces deux mots sonnent étrangement en moi. Ils furent sans doute ma plus grande passion, ils m’ont accompagnés des décennies durant, et j’y joue toujours avec un enthousiasme insatiable, même si j’y passe beaucoup moins de temps. Beaucoup de monde aime les jeux vidéos, comme le cinéma, comme la musique, mais combien sont des joueurs ?
J’avais envie de réfléchir à cela et de marquer un peu le coup en vous faisant part de quelques idées sur le sujet.
Mes habitudes en tant que joueur n’ont plus grand chose à voir avec celles du passés, et je me suis dit que j’avais quelque chose à raconter. Une histoire autobiographique, dans laquelle le choix de mes expériences vidéo ludiques, la façon dont j’y joue, le temps que je leur consacre et ce qu’elles m’apportent en disent finalement beaucoup sur qui je suis, en tant que joueur, mais aussi en tant que personne.
Chapitre 1 : être un adulte mature
Le jeu vidéo est-il mature ? Initialement vu comme un média pour les jeunes voire très jeunes, parfois même considéré comme un jouet (coucou la NES et son R.O.B.) la question a été exploitée dans les années 90 avec des acteurs comme Sega ou Sony qui jouaient la carte de la « maturité » pour se distinguer de la concurrence. Pendant que Nintendo faisait rebondir des boules roses et des plombiers moustachus, Sega se donnait des allures cools en s’entourant de stars, tandis que Sony faisait de ses consoles un vivier à jeux d’horreurs.

Aujourd’hui cela me fait sourire. Je ne vois plus bien en quoi exploser des zombies sanguinolents ou jouer à un jeu de basketball aurait quoi que ce soit de mature. La parentalité, les émotions et sentiments que je vie, milles expériences me font aujourd’hui ressentir le besoin d’explorer des thèmes et des émotions. Je ressors grandit d’un jeu si j’ai une histoire à raconter à son sujet. J’ai plus de quarante ans, je suis marié, père de deux ados, employé de bureau. Je m’intéresse à l’écologie et à la politique. Je suis sensible aux gens qui m’entourent.
Laissez-moi vous parler de quelques jeux auxquels j’ai joué récemment.
Chants of Sennarr est un jeu d’aventure s’inspirant du mythe de la tour de Babel. Le mystérieux personnage encapuchonné que le joueur contrôle a la tâche ardue de grimper les multiples étages de la tour et de réconcilier les différents peuples qui l’habite. Pour se faire, il lui faut déchiffrer les dialectes de chaque peuple. Par son esthétique sobre et les thèmes qu’il aborde, Chants of Sennarr plonge le joueur dans une expérience méditative non violente où les mots, la communication et la sagesse sont au centre du jeu.

Et pourquoi pas une histoire d’amour ? Florence vous raconte la rencontre d’une jeune fille appelée… Florence avec un violoncelliste. A travers une série de petites expériences interactives, Florence nous fait explorer avec charme, tendresse et émotion ce qui fait la vie d’un couple.

Dans Gone Home vous incarnez une jeune fille qui s’en retourne chez elle après une longue absence. Elle découvre la maison vide, ni ses parents, ni sa soeur ne sont là pour l’accueillir. Que s’est-il passé ?
Gone Home est un jeu très simple, le joueur n’a rien d’autre à faire que d’explorer la maison à la recherche d’indices : enregistrements sur un répondeur téléphonique, notes laissées sur une table, photos sur un mur. Vous entrez dans l’intimité de cette famille, et en particulier dans celle de la jeune soeur du personnage principal, à travers mille détails.

Je m’arrête là pour aujourd’hui. Vous l’aurez compris je ne ferai pas cette chronique dans l’ordre chronologique. J’ai 47 ans de passion à explorer, autant y mettre un peu de chaos !
Tu m’as donné envie avec les deux derniers !
Je ne suis pas du tout, et n’ai jamais été, une gameuse, mais je suis persuadée que je manque quelque chose (ni plus ni moins que quelqu’un qui ne lit guère ou ne va jamais au cinéma, et j’entends bien qu’on ne peut pas tout faire)
Un jour peut-être ^^
Si tu es curieuse Nahi, on en discutera. Je connais des jeux très peu chronophages qui m’ont beaucoup apporté.
Avec joie !