Au bord de la falaise, tout au bout de l’impasse de l’Atlantique, la Vill’Hervé surplombe l’océan. Cette grande bâtisse usée par les années protège des intempéries les cinq sœurs Verdelaine (oui, cinq). La plus jeune a neuf ans. L’aînée en a vingt-trois.
Orphelines depuis la mort soudaine de leurs parents, ce « quintette » mène une vie presque normale, faite des petites choses du quotidien. Enid, la benjamine, qui s’occupe de son écureuil et de sa chauve-souris. Hortense et son amitié avec Muguette, voisine de passage arrivée là pour soigner une maladie grave. Bettina, la chipie superficielle et ses histoires de garçons. Geneviève, qui fait – ou prétend faire – du baby-sitting. Et enfin Charlie, la seule capable de faire les comptes et de démarrer une chaudière maléfique en hiver.
Je suis totalement sous le charme de Quatre sœurs (oui, quatre). La plume de Malika Ferdjoukh et le crayon de Cati Baur nous plongent dans la routine à la fois chaotique et mélancolique de cette fratrie qui fait contre mauvaise fortune bon cœur, avec humour subtil et tendresse. En quelques pages on en fait des copines, on partage avec elles leurs folles aventures : chasse au rat Mycroft, visites impromptues de la désagréable tante Lucrèce et autres histoires de fantômes.
Et quand la dernière page est tournée, on dit adieu à ces cinq filles, un peu tristes de quitter pour toujours leur univers attachant.