Une fiction est raconté via un média, autrement dit un support qui va transmettre au lecteur/spectateur les éléments de l’intrigue.
En tant qu’écrivain, mon média de prédilection est le livre. Je décris les idées avec des mots. Un livre peut également être illustré, n’être constitué que de dessins et former une bande dessinée. Une fiction peut également laisser tomber le support papier et devenir un film, une série télé, une pièce de théâtre, un spectacle de marionnette, une chanson, ou être simplement racontée oralement.
Le choix du média est loin d’être anodin. Pas seulement car chaque média demande à son artiste un lot de compétences spécifiques. Mais aussi mais surtout les médias ne sont pas égaux pour raconter des histoires. Chacun possède des ficelles narratives qui lui sont propres. Certaines idées fonctionnent mieux avec certains d’entre eux.
Citons quelques exemples au pif. Un roman permet à l’écrivain de décrire longuement le contexte d’une histoire et les pensées de ses personnages. Pour faire passer les mêmes idées, un film devra faire de l’exposition (un personnage dit à voix haute ce que tout le monde est censé savoir). Un point pour le roman. Mais un film peut user du visuel pour montrer en une seconde ce qu’un roman mettra deux pages à décrire. Les scènes d’actions sont également plus simples à suivre.
La bande dessinée peut jouer de découpage par cases de ses pages pour mettre en valeur certains éléments, ou au contraire réduire l’importance d’autres.
Le spectacle vivant se connecte directement à son public, et peut parfois interagir avec lui.
On pourrait poursuivre cette liste indéfiniment.
C’est pour cette raison que les adaptations d’un média à l’autre ne fonctionnent pas toujours bien. Que celles qui le font passent souvent par le prisme d’une réécriture : pour respecter l’esprit d’une oeuvre, elles s’en affranchissent sur de nombreux aspects.
Pour l’auteur de fiction, le média se met au service de son histoire. A lui de bien en comprendre les ficelles.