Et si on décomposait une fiction en une somme d’éléments basiques ? On obtiendrait une liste de personnages, de fragments d’intrigues ou de dialogues. On listerait des émotions, des détails sur le contexte de l’histoire, peut-être même une morale ou une philosophie.
Appelons ces éléments des ficelles.
Ainsi le classique The Princess Bride. On y trouve un épéiste vengeur, une princesse à sauver, un combat de l’esprit. Il y a une course poursuite, le héros est fait prisonnier et est blessé, il est amoureux, etc. etc. etc.
Quel est l’intérêt de la démarche ? Après tout, une fiction est bien plus que la somme de ses parties. Considérées séparément, ses ficelles ne nous apprennent finalement pas grand chose sur l’intérêt de l’oeuvre dans sa globalité.
C’est en fait par leur répétition d’une fiction à une autre que les ficelles deviennent intéressantes.
Prenons un exemple, avec ce truc infaillible pour prévoir si le plan d’action d’un personnage va réussir ou échouer. C’est très simple : si vous, lecteur, vous en connaissez la teneur, le plan va échouer. Si vous ne connaissez pas les détails du plan, il va réussir.
Il y a une raison à cela, et l’étude de la ficelle concernée permet de comprendre cette règle invisible, pourquoi elle est là, ce qu’elle implique et dans quel cas elle peut ne pas s’appliquer. L’auteur mettant en scène des personnages ayant un plan a tout intérêt à comprendre de quoi il en retourne, au risque d’appauvrir sa narration.
C’est en partie à cela que je pensais lors de mon humeur précédente sur le contrat auteur-lecteur.
Le lecteur, lui, s’instruit des ficelles non pas parce que c’est utile. Mais parce que c’est passionnant.
Si le sujet des ficelles vous intéresse, rendez-vous sur tvtrops.org (site anglophone), le site de référence sur les ficelles.
En bonus, le lien direct vers la ficelle sur le taux de réussite d’un plan dans une fiction.
La prochaine fois, je donnerai un autre exemple de « rupture de contrat côté auteur », en évoquant ma sainte horreur pour les facilités scénaristiques.