Humeur sotte n°7 : « …, ce n’est pas de la littérature »

Vous avez peut-être déjà entendu une phrase se terminant par « ce n’est pas de la littérature ».

Les romans jeunesses, ce n’est pas de la littérature.

La fantasy, ce n’est pas de la littérature.

Les romans d’amour, ce n’est pas de la littérature.

L’auteur n’est pas mort depuis deux siècle, ce n’est pas de la littérature.

Je suis systématiquement sur la défensive quand j’entends pareil propos. J’ai aussitôt un gros voyant rouge qui s’allume au dessus de mon interlocuteur, et ce voyant signifie « attention, lecteur snob ».
Il y a des tas de choses à dire sur le snob. Souvent, il connait mal le genre qu’il dénonce. Presque toujours, il le fait non par conviction, mais pour valoriser ses propres lectures, et donc se valoriser lui-même. Hélas, en décrétant unilatéralement comme non légitimes d’autres oeuvres que celles qui lui sont chères, il en dit aussi un peu sur lui-même.
Déjà, tous les genres sont dénoncés de la sorte. Si ce n’est par les uns, c’est par les autres. Conclusion, sauf à admettre que la littérature n’existe pas, il n’est pas possible d’en disqualifier une oeuvre sans argumenter un minimum. On entre alors dans le débat sur la définition de la littérature, et on ne s’en sort pas. Sauf à admettre que tout est de la littérature.
Personnellement, j’en suis là. C’est mal écrit ? C’est nul ? S’il y a un auteur et des mots, c’est quand même de la littérature. Sinon, où placer la limite ? Au nom de quoi ?
Vous en pensez quoi, vous ?

9ème salon du livre et de la BD de Nègrepelisse (82)

Le dimanche 4 Mars prochain, je serai en dédicace au 9ème salon du livre et de la BD de Nègrepelisse (Tarn-et-Garonne, à une heure de Toulouse environ).
Pour moi, ce sera enfin l’occasion de dédicacer aux côté de ma soeur Céline Monchoux, auteure et illustratrice de tout un tas de trucs chouettes. Je vous invite à découvrir son univers enchanté sur son site web http://celinemonchoux.wixsite.com/jeunesse

Présentation du salon par les organisateurs :

L’association Autriche et Pays d’Oc organise le 9ième salon du livre et de la BD de Nègrepelisse le dim. 4 mars à la salle des fêtes de 9h à 18h.
Vous pourrez y rencontrer 30 auteurs qui auront grand plaisir à vous dédicacer leurs ouvrages (romans, BD, Jeunesse, poésie).
Des animations gratuites seront également proposées à la salle des fêtes ainsi qu’à la Cuisine., centre d’art et de design, au château de Nègrepelisse.

Toutes les infos sur le site officiel : http://www.o-p-i.fr/7alire

Portrait d’un donateur : le père Noël

La naissance du Père Noël nous renvoie à la publication d’un poème, aux États-Unis, en 1823. Ce poème d’auteur incertain s’appelle ‘The Night Before Christmas’, et fut écrit dans le contexte d’un melting pot où diverses croyances se côtoyaient. Pensez-donc, les dieux distribuent des cadeaux depuis des milliers d’années. Durant l’antiquité, déjà, le généreux et divin Odin faisait sa tournée. Au Moyen-Âge, Saint-Nicolas et le Père Fouettard se partageaient la tâche. Voilà plusieurs siècles que le rôle incombe à la chèvre Yule en Suède, à Befana la sorcière en Italie, à l’Homme de Noël en Allemagne. En France, nous avons le Père Chalande en Haute-Savoie, Tante Arie en Franche Comté, Olentzero au Pays Basque. On pourrait aussi parler des rois Mages, de sainte Lucie, de l’enfant Jésus, et poursuivre la liste encore longuement.
La réussite de ‘The Night Before Christmas’ fut de fédérer toutes ces croyances. En décrivant Saint-Nicolas sur un traîneau tiré par des rennes, passant par la cheminée, distribuant des cadeaux et saluant son départ d’un jovial ‘Joyeux Noël à tous, et à tous, une bonne nuit.’, il a offert aux américains une figure populaire qu’ils ont tous adoptée. Le père Noël est donc le successeur des nombreux donateurs de la religion et du folklore, qu’il a petit à petit remplacé.

Humeur sotte n°6 : Le choix du média

Une fiction est raconté via un média, autrement dit un support qui va transmettre au lecteur/spectateur les éléments de l’intrigue.
En tant qu’écrivain, mon média de prédilection est le livre. Je décris les idées avec des mots. Un livre peut également être illustré, n’être constitué que de dessins et former une bande dessinée. Une fiction peut également laisser tomber le support papier et devenir un film, une série télé, une pièce de théâtre, un spectacle de marionnette, une chanson, ou être simplement racontée oralement.
Le choix du média est loin d’être anodin. Pas seulement car chaque média demande à son artiste un lot de compétences spécifiques. Mais aussi mais surtout les médias ne sont pas égaux pour raconter des histoires. Chacun possède des ficelles narratives qui lui sont propres. Certaines idées fonctionnent mieux avec certains d’entre eux.
Citons quelques exemples au pif. Un roman permet à l’écrivain de décrire longuement le contexte d’une histoire et les pensées de ses personnages. Pour faire passer les mêmes idées, un film devra faire de l’exposition (un personnage dit à voix haute ce que tout le monde est censé savoir). Un point pour le roman. Mais un film peut user du visuel pour montrer en une seconde ce qu’un roman mettra deux pages à décrire. Les scènes d’actions sont également plus simples à suivre.
La bande dessinée peut jouer de découpage par cases de ses pages pour mettre en valeur certains éléments, ou au contraire réduire l’importance d’autres.
Le spectacle vivant se connecte directement à son public, et peut parfois interagir avec lui.
On pourrait poursuivre cette liste indéfiniment.
C’est pour cette raison que les adaptations d’un média à l’autre ne fonctionnent pas toujours bien. Que celles qui le font passent souvent par le prisme d’une réécriture : pour respecter l’esprit d’une oeuvre, elles s’en affranchissent sur de nombreux aspects.
Pour l’auteur de fiction, le média se met au service de son histoire. A lui de bien en comprendre les ficelles.

Portrait d’un donateur : l’enfant Jésus

Ma grand-mère me racontait comment enfant elle croyait recevoir ses cadeaux de Noël du Petit Jésus, aussi connu sous le nom d’enfant Jésus ou Christkindel.

L’enfant Jésus

L’enfant Jésus a l’apparence d’un chérubin, petit enfant nu aux ailes d’anges. Il avait également l’apparence d’une jeune fille vêtue de blanc portant une couronne de bougies. Il se confond alors avec sainte Lucie.
Dans les deux cas, l’enfant Jésus vient prendre à saint Nicolas sa place de donateur au XVIème siècle, sous l’impulsion de la réforme protestante, qui souhaitait en finir avec le culte des saints.
Il était parfois accompagné du croquemitaine Hans Trapp.

Christkindel